Pourquoi j'ai fermé le marché d'Amboise 

Le 16 mars, le Président de la République décidait du confinement de la population dès le lendemain. Une mesure rendue indispensable par la propagation du covid-19. Principe du confinement : rester chez soi, ne sortir que pour l'essentiel et l'urgent, ne pas se regrouper, se rassembler, s'approcher, se toucher, conserver ses distances.

Rapidement, nous avons donc fermé les parcs et espaces publics, supports habituels de convivialité.

Rapidement s'est posée la question des marchés. A Amboise, ils sont en plein air, le vendredi et le dimanche. Elu "marché préféré des Français" il y a quelques années, il est le plus fréquenté de la Région Centre Val de Loire. Comme beaucoup, j'aime son ambiance, ses couleurs, ses parfums, l'implication de ses commerçants et la qualité des produits que l'on y trouve. Je le fréquente depuis toujours, quasiment chaque semaine.

Alors, fermer ce marché n'a pas été de gaité de cœur pour moi.
C'est pourtant une mesure sanitaire indispensable.
En effet, le marché qui s'est tenu le 20 mars a révélé des comportements inacceptables : personne faisant plusieurs dizaines de kilomètres, venant en couple, en famille, se rassemblant aux abords du marché, personnes très âgées… tout cela est évidemment de nature à faciliter, accélérer la transmission du virus.
La suspension, pour un mois, était la seule décision responsable.

Cette décision a été critiquée et m'a même été reprochée. Les organisations professionnelles, dans leur rôle, ont également fait pression auprès de moi. J'ai passé beaucoup de temps à expliquer cette décision, sollicité par différents médias.

Ce lundi soir, le Premier Ministre a annoncé la fermeture de tous les marchés couverts… précisément pour les raisons que je mets en avant depuis plusieurs jours. Je regrette que le Gouvernement ait un temps de retard mais mieux vaut tard que jamais.
Peut-être, à la lumière de ces considérations nationales ma décision sera-t-elle mieux comprise.
Peut-être même les donneurs de leçons de tous poils reconnaîtront qu'elle était fondée, si l'on veut bien considérer que la santé de toutes et tous est une priorité absolue.

Christian Guyon, Maire d'Amboise

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