La Ville d’Amboise a le plaisir d’accueillir Dominique Bourg, philosophe et professeur honoraire à l’Université de Lausanne, pour une conférence exceptionnelle intitulée « La Terre rétrécit-elle ? ». Cet événement, organisé en partenariat avec la SFP (Société Française de Philosophie), s’inscrit dans le cadre des rencontres culturelles et citoyennes proposées par la ville.

La Terre rétrécit-elle ?

Non pas la Terre elle-même, mais la surface habitable. Tel est l’enjeu principal du dérèglement climatique en cours. Dominique Bourg nous invitera à situer ce phénomène au sein des limites planétaires et fera le point sur nos connaissances actuelles. Ensemble, nous nous interrogerons sur les raisons de cette altération et de cette réduction de l’habitabilité de la planète, ainsi que sur les perspectives qui s’ouvrent à nous. Qu’est-ce qui nous attend dans les toutes prochaines décennies ?

Dominique Bourg : un philosophe engagé

Dominique Bourg est l’auteur de nombreux ouvrages de référence, parmi lesquels :

• Une nouvelle Terre. Pour une autre relation au monde (DDB, 2018)
• Primauté du vivant. Essai sur le pensable (avec Sophie Swaton, PUF, 2021)
• Au cœur des années affreuses, sales et méchantes (PUF, 2023)
• Dévastation. La question du mal aujourd’hui (PUF, 2024)
• Leçons des limites planétaires (Actes Sud, à paraître en septembre 2025)

Infos pratiques

• Date et heure : Samedi 25 octobre 2025 à 20h
• Lieu : Salle Francis Poulenc, 1 avenue des Martyrs de la Résistance, 37400 Amboise
• Entrée libre – Conférence suivie d’une séance de dédicace
• Contact : 02 47 57 24 05

Illustration : Dessin de Kang / Photo DDB

Extrait de la tribune de Dominique Bourg

« La loi Duplomb caractérise l’état d’esprit de la droite : la défense d’intérêts économiques étroits au-delà de l’intérêt général. »

« La censure par le Conseil constitutionnel, jeudi 7 août, de l’article 2 de la loi Duplomb, qui autorisait à nouveau l’usage de trois pesticides néonicotinoïdes, n’affecte en rien l’état d’esprit qui caractérise désormais la droite française, de l’extrême droite à l’extrême centre : la défense d’intérêts économiques catégoriels étroits au-delà de toute considération relative à l’intérêt général, fût-ce au mépris d’intérêts fondamentaux et transversaux, comme les droits à un environnement sain et à la santé, consacrés par la Charte de l’environnement. »

« L’enjeu de l’interdiction des néonicotinoïdes n’est pas même la disparition d’une filière, la culture des betteraves, mais une rentabilité moindre certaines années, celles caractérisées par les assauts d’une maladie, la jaunisse, laquelle entraîne une baisse des rendements. […] Il ne s’agit donc que d’une baisse des rendements ni partout ni tout le temps, et cela pèse plus aux yeux de certains que la destruction de l’environnement, que la protection de la santé publique, que la lutte contre l’explosion du nombre de divers cancers, que le fait qu’ils affectent des populations de plus en plus jeunes, qu’in fine la mort d’autrui. »

« Le raisonnement qui sous-tendait l’adoption de cette loi est clair : la défense de l’intérêt économique d’un nombre infime, fût-ce pour des circonstances réduites et alors qu’il existe des modalités alternatives de production, est plus importante que celle de l’environnement et de la santé de tous. »

« Plus fondamentalement, l’époque semble succomber à la pathologie discernée par Simone Weil dans L’Enracinement : la sur-affirmation d’un désir de puissance, inséparable de la froideur du calcul et de l’égoïsme des intérêts. »

(Extrait de la tribune publiée le 7 août 2025)